«Un peu homme, un peu femme», mais il n’assume rien: qui est vraiment Emmanuel Macron?
Il dit ne pas supporter le mensonge, la duplicité et rappelle à qui veut l’entendre la solidité de son mariage avec Brigitte Trogneux. Mais aussi bien certains de ses actes manqués que son entourage proche, étonnamment et quasi exclusivement fait de «beaux gosses», interrogent quant à l’identité du chef d’Etat français. S’il est libre de ses choix, Emmanuel Macron n’assume rien. Mieux, il en joue. Venant d’un donneur de leçon attitré, il y a comme un souci de cohérence.
Par Tarik Qattab
Le 21/09/2023 à 17h21
Qu’on se l’avoue: la France n’aura jamais eu un président de la République aussi beau gosse, aussi jeune et dynamique, aussi dans l’air du temps. C’est celui que l’on «surprend», samedi 4 mars dernier, une bière à la main, en train de faire la fête à Kinshasa, assistant à un concert de la célébrité congolaise Fally Ipupa et prolongeant, décontracté, la soirée dans les rues de la ville… à quelques heures de la grève intersyndicale contre la réforme des retraites en France. C’est celui qui tient absolument à se rendre, samedi 26 août 2022, à «Disco Maghreb», ce temple de la musique raï situé à Oran, popularisé par DJ Snake, au détour d’une visite officielle en Algérie. Le bilan de la visite attendra, mais le plus important, c’est le cliché. Véritable Justin Bieber des médias, droit devant l’adversité sur les plateaux de télévision et mêlant phrases savantes de grands auteurs, expressions du terroir français et langage des quartiers, Emmanuel Macron plaît.
Lui donner un pupitre, c’est lui offrir une scène sur laquelle il déploie un talent certain d’orateur, mais aussi de showman à la gestuelle parfaite et qui ne laisse rien au hasard. C’est ce qu’on pourrait qualifier de casting réussi. Le Président de la République y met les moyens. Pour les seuls trois premiers mois de son premier mandat présidentiel, révélait l’hebdomadaire Le Point, l’Elysée a dû s’acquitter d’une facture de 26.000 euros en frais… de maquillage. Emmanuel Macron cherchait alors à se distinguer de son prédécesseur, François Hollande, en ne salariant personne pour le maquiller avant ses prestations publiques. «Le chef de l’État a toutefois tenu à garder Natacha M., 40 ans, qui s’occupait de lui durant la campagne. Elle a envoyé deux factures, que Le Point a consultées. Leur montant: 10.000 et 16.000 euros», lit-on.
Dès qu’un public se présente, Emmanuel peut être sérieux, stoïque, en rogne, drôle… C’est à la demande et en fonction, tiens, de l’air du temps. Le fond est bien souvent relégué au second plan. Mais à vouloir être la chose et son contraire, et le tout «en même temps», le chef d’Etat français s’y perd. Au risque de trahir certains penchants, notamment homosexuels? S’il est libre de ses choix, c’est surtout le fait qu’Emmanuel Macron ne les assume pas qui interpelle. D’autant que l’Etat profond français et ses relais médiatiques ne cessent de servir des leçons de morale en matière de transparence