Exclusif. Adam Mohammed, la victime de Soulaïmane Raissouni: «La grâce royale ne l’innocente pas!»

Exclusif. Adam Mohammed, la victime de Soulaïmane Raissouni: «La grâce royale ne l’innocente pas!»
hassan faqir11 سبتمبر 2024آخر تحديث : منذ شهرين

Exclusif. Adam Mohammed, la victime de Soulaïmane Raissouni: «La grâce royale ne l’innocente pas!»

De //NaBae24

Adam Mohammed, la victime de Soulaïmane Raissouni.
Par Zineb Ibnouzahir

Le 11/09/2024 à 10h00

VidéoAu lendemain de la grâce royale accordée à l’ancien journaliste Soulaïmane Raissouni et de l’interview que celui-ci a accordée au quotidien espagnol «El Independiente», connu pour sa ligne éditoriale résolument hostile au Maroc, sa victime, Adam Mohammed, a tenu à s’exprimer. Sa parole dans cette interview, filmée par Le360, corrige son invisibilisation par un média qui sert indubitablement un agenda.

Le 30 juillet, à l’occasion de la fête du Trône, le roi Mohammed VI a accordé la grâce royale à 2.476 détenus, parmi lesquels figurent trois journalistes: Omar Radi, Soulaïmane Raissouni et Taoufik Bouachrine. Tous les trois ont été jugés pour des crimes de droit commun et ont été condamnés à des peines différentes.

S’agissant de Soulaïmane Raissouni, il a écopé en février 2022 de cinq ans de prison ferme dans une affaire d’agression sexuelle à l’encontre de Adam Mohammed, un jeune militant de la communauté LGBTQ+. L’ancien rédacteur en chef du journal Akhbar Al Yaoum, réfute toujours en bloc les faits qui lui sont reprochés, en dépit de preuves accablantes.

Le 1er septembre 2024, c’est dans les colonnes du quotidien espagnol El Independiente qu’il a choisi de s’exprimer. Mais en guise d’interview, le média s’est contenté d’offrir une tribune à Soulaïmane Raissouni, sans chercher à joindre sa victime, ce qui aurait été le minimum syndical en matière de déontologie journalistique. Stigmatisé par cette volonté délibérée de l’invisibiliser, Adam Mohammed a voulu faire entendre sa voix dans un entretien filmé. Ce qui dénote du courage de ce jeune homme dans une société qui tolère les homosexuels, mais refuse qu’ils assument publiquement leur choix de vie.

Le choix d’un média hostile au Maroc interroge

Après la grâce, c’est vers un média à la ligne éditoriale ouvertement hostile au Maroc que Soulaïmane Raissouni a choisi de se tourner pour sa première prise de parole dans un journal. Une hostilité que nourrit substantiellement le journaliste espagnol qui a mené l’entretien: Francisco Carrion, fervent défenseur du Polisario, dont les écrits critiques à l’encontre du Maroc sont le fonds de commerce.

Le choix de Raïssouni interroge, d’autant que dans cet entretien-fleuve, l’ancien journaliste «d’investigation» n’y va pas avec le dos de la cuillère pour exprimer sa rancœur. Tirant à boulets rouges sur une presse marocaine prétendument «à la solde du pouvoir», qui aurait orchestré la grande machination dont il aurait été victime, l’ancien détenu explique également les raisons pour lesquelles il n’a pas remercié le roi Mohammed VI après avoir obtenu la grâce royale. Un propos hors-sujet et instrumentalisé, étant donné que personne n’a sollicité de sa part le moindre geste de reconnaissance en direction du Souverain. Mais l’honnêteté n’est décidément pas une vertu chez ce repris de justice.

Invisibilisation de la victime et sacralisation de la figure du journaliste

Se dépeignant comme le martyr d’une cause noble, qui clame son amour pour un pays qu’il se refuse de quitter, Soulaïmane Raissouni en oublie pourtant d’évoquer, ne serait-ce qu’au détour d’une phrase, Adam Mohammed, l’homme qui l’accuse de faits graves d’agression sexuelle. Étrangement, le journaliste espagnol ne pose aucune question à son sujet. Un oubli? Non, car dès l’introduction de l’article, Soulaïmane Raissouni est dépeint comme étant «la victime d’une sauvage campagne de diffamation, d’espionnage et d’accusations inventées par l’appareil judiciaire marocain». D’Adam Mohammed, on ne dira rien, mis à part qu’«en 2021, il (Raissouni) a été condamné à 5 ans de prison pour ”agression sexuelle” présumée sur un homosexuel pour certains événements qui remontent à 2018, lorsque le journaliste réalisait un reportage sur la communauté gay, une orientation sexuelle passible de prison au Maroc».

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